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Bientôt À Paris Premières Journées mondiales de l’art topiaire

Les 1res Journées mondiales de l’art topiaire se dérouleront du 12 au 15 mai, dans près de 150 jardins en France, en Europe et au-delà. ©EBTS

Pendant quatre jours, du 12 au 15 mai, près de 150 jardins vont proposer des animations dédiées à cet art du jardin trop souvent méconnu.

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L’association EBTS (European & USA Boxwood and Topiary Society) lance les premières Journées mondiales de l’art topiaire, mi-mai 2022, avec pour parrain le jardin de Levens Hall, dans le nord de l’Angleterre.
Visites guidées, conférences, démonstrations de taille, conseils botaniques, expositions sont déjà au menu annoncé d’environ 150 jardins simultanément en France, en Europe (Espagne, Portugal, Belgique) et au-delà (Grande-Bretagne, États-Unis).

En attendant la manifestation, les organisateurs retracent quelques repères historiques.

Les plus anciens jardins à topiaires…

Levens Hall, au Royaume-Uni, est le plus ancien mais aussi le plus étonnant jardin de topiaires du monde avec plus de cent sujets monumentaux de style très varié, voire fantasmagorique. Ce jardin a été créé par le jardinier français Guillaume Beaumont en 1694, grâce aux compétences acquises auprès d’André Le Nôtre, au château de Versailles.

En France, le plus ancien jardin de topiaires est le jardin des Ifs, à Gerberoy, dans l’Oise, témoignage unique de l’art topiaire à la Renaissance, ordonné dans unaménagement classique à la française, labellisé « jardin remarquable ». Son if « igloo », sculpture végétale monumentale surprenante, et d’autres topiaires géants sont classés « arbres remarquables ».

De l’Asie à « l’avenir biologique », en passant par la Grèce, la France, le Royaume-Uni…

À l’occasion de ces premières Journées mondiales, EBTS, société européenne et américaine des buis et topiaires, retrace les grandes lignes d’un art qui a subi de grandes évolutions : « Originellement le terme grec de topia (dérivé de topos, le lieu) désigne une catégorie de peinture : celle de paysages à la fresque, scènes sacrées ou idylliques, figurant dans le péristyle des maisons privées ou des monuments publics.
Chez les Romains, un glissement de sens va se produire : le topiarius devenant le technicien chargé de l’entretien des jardins d’agrément, qui tire justement son nom de ces sources iconographiques où il va chercher l’inspiration pour les transposer dans l’espace tridimensionnel des jardins.
Déjà, très perfectionnées dans l’Antiquité chez les Romains, comme l’explique Pline le Jeune qui parle à leur sujet de “nemora tonsilia”, ces techniques se sont transmises à travers les siècles dans l’art des jardins de l’Europe entière. Mais on trouve aussi des formes topiaires dans ceux de la tradition arabe ou persane, ou, plus lointains, de la Chine et du Japon (taille en nuages ou niwaki).

À la Renaissance, l’art topiaire connaît un renouveau éclatant en Italie, tant dans les demeures toscanes des Médicis que dans les jardins du pape au Vatican ou encore à la villa d’Este, où il souligne les terrasses, habille les pergolas et met en forme quatre grands labyrinthes réguliers.
À la même époque, qu’il s’agisse de la France (Androuet du Cerceau), de l’Angleterre ou des Pays-Bas (Vredeman de Vries), les dessinateurs de jardins multiplient les recueils de modèles de parterres où tantôt ils combinent des compartiments géométriques, tantôt ils imaginent d’élégants entrelacs (Knot Gardens), tous réalisés à base de végétaux variés.

L’Europe du xviie siècle, héritière de ce riche vocabulaire formel et de ces savoir-faire techniques sophistiqués, va les porter à leur plus haut degré de perfection. Ici s’impose le modèle du “jardin français” régulier où l’art topiaire devient le vecteur principal de son inscription dans l’espace, qu’il s’agisse des grandes structures organisant les bosquets ou du raffinement des ornements (parterres de broderies, virtuosité plastique de la taille des ifs). L’exemple de Versailles et la mémoire d’André Le Nôtre, son génie tutélaire, vont se perpétuer pendant des décennies pour perdurer jusqu’à nos jours.

Aux xviiie et xixe, l’invention du style pittoresque dit “à l’anglaise” et la diffusion des jardins paysagers occulteront ce goût pour une nature harmonieusement géométrisée, jugée désormais trop soumise à la volonté humaine.
Avec la réinterprétation des “jardins à la française” à la fin du xixe siècle (Achille Duchêne) et l’irruption de la modernité (André Véra) dans le monde des jardins (Arts déco, cubisme...), l’art topiaire fait un retour remarqué.
De grands paysagistes du xxe, comme l’Italien Pietro Porcinai, le Danois Carl Theodor Sorensen ou le Belge Didier Wirtz ont, à leur tour, su inventer un vocabulaire topiaire d’une grande originalité.

De nos jours, la question de la taille directe se pose. Et des spécialistes de l’horticulture comme des concepteurs de jardins imaginent une alternative, véritable “avenir biologique de l’art topiaire”, grâce aux techniques d’avant-garde de l’hybridation. »

Pour inscrire un jardin : envoyer logo et photos à Patrick Salembier, président d’EBTS France, patrick.salembier@sfr.fr

Odile Maillard

Liste des jardins participants mise à jour.

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